Après un recul marqué des montants levés sous la forme d’obligations sustainability-linked (SLB) en 2024, plusieurs entreprises, françaises notamment, viennent de recourir à cet instrument. Selon les banquiers, d’autres émissions devraient suivre.
Figurant historiquement parmi les principales animatrices du marché obligataire public, les entreprises françaises tiennent actuellement leur rang. Le 21 mai dernier, Eramet a procédé à l’abondement (tap) d’une souche d’obligations émise un an auparavant, et a levé à cette occasion 100 millions d’euros. Cette opération est intervenue quelques jours après celle du groupe Spie, qui venait de placer 600 millions d’euros sur cinq ans, ou encore celle de Carrefour, qui avait quant à lui collecté 500 millions d’euros sur une maturité de quatre ans. Mais au-delà de la nationalité des émetteurs, ces émissions se sont surtout distinguées par leur format. Dans les trois cas, les directions financières ont en effet opté pour des sustainability-linked bonds (SLB), c’est-à-dire des obligations assorties d’un mécanisme de majoration du coupon en cas de non-respect par l’emprunteur d’objectifs RSE préalablement fixés. Un petit événement !
Un premier semestre actif
Plébiscitées au tout début de la décennie, dans le sillage de l’emprunt inaugural de l’énergéticien italien Enel en septembre 2019, les émissions de SLB se sont ensuite faites plus rares. D’après les statistiques de Société Générale, les montants émis en Europe sous cette forme sont ainsi passés de 47 milliards d’euros en 2021 à 42 milliards d’euros l’année suivante, avant de tomber à 27 milliards d’euros en 2023 puis à 21 milliards d’euros l’an passé. Depuis janvier, une dynamique plus positive semble cependant s’être enclenchée, comme en témoignent les...